De la Casamance aux îles du Cap Vert

8 février, dernière soirée à Ziguinchor. Nos 3 aventurières américaines, et le piroguier Boniface viennent dîner à bord du Catafjord. L'occasion pour nous de mieux connaitre leurs actions au sein des ONG, et de passer une excellente soirée. J'espère qu'à 70ans nous serons aussi pétillantes qu'elles. Nous prenons rendez-vous pour l'été 2009 aux Etats Unis.

9 février, nous levons l'ancre de bon matin pour profiter du courant; nous mouillons dans le fleuve pour le déjeuner, quand le courant contraire est trop fort; et en fin d'après-midi nous posons l'ancre pour la nuit juste à la sortie de La Casamance; nous la quittons lentement, comme à regret. Faut dire qu'elle nous aura gravé une superbe image du Sénégal et des Casaçais. Pourtant nous sommes toujours avides d'aller découvrir un nouveau monde. Et le 10, dès la sortie un vent bien soutenu, et une mer un peu forte nous mettent tout de suite dans l'ambiance; çà faisait quelques semaines que nous nous étions habitués au calme des fleuves. Le bateau marche bien au près bon plein, et nous mettons un peu plus de 2 jours pour faire les 460 milles qui nous séparaient du mouillage de Palmeira sur l'île de Sal. Le trampoline (le filet entre les coques à l'avant) a récolté de nombreux poissons volants. Le vent reste soutenu, et la température est beaucoup plus fraiche qu'en Casamance.

Grillon, un jeune Cap Verdien, nous guide pour les formalités, le change, trouver du pain frais...les formalités sont d'une telle simplicité que nous en sommes tout étonnés, après avoir avoir connu celles un peu fastidieuses et lentes du Sénégal. C'est toujours l'Afrique de L'Ouest, mais les effets de la culture européenne sont beaucoup plus marqués ici qu'au Sénégal.

Nous ne pouvions pas utiliser le déssalinisateur sur les fleuves pour faire notre eau douce, et nous avions dû économiser. Alors on rattrape notre retard de lessive, et le soir nous nous glissons avec délice dans nos draps tous frais, satisfaits que nous n'aurons pas de quart de nuit à faire. Enzo a profité des 2 jours de mer pour faire une cure de sommeil, et il a été d'une humeur délicieuse.

L'île de Sal n'est pas la plus passionnante des îles du Cap vert, aux dires des autres navigateurs, et des guides. Mais les nécessités des formalités nous y ayant conduits, nous allons quand même séjourner 48 heures pour voir un peu. Le 13 Domi et moi sommes de ballade; un tour dans la ville d'Espargos; rencontre avec un Cap verdien qui parle français (notre étude de la langue portugaise n'a pas beaucoup progressé); il nous relate la vie pas très facile de beaucoup de ses compatriotes et de lui-même. Le niveau de vie y est quand même plus élevé qu'au Sénégal. Il y a ici quelques gens aisés mais ce n'est pas la majorité. L'après-midi nous allons visiter les marais salants dans le cratère de Pedra da Lume. Petite promenade sur la plage, achat de poissons aux pêcheurs qui rentrent au port, la journée s'achève. Nous allons rejoindre les babordais qui ont fait la maintenance à bord.

Le 14, la maintenance c'est pour nous, et aux jeunes d'aller visiter Pedra da Lume. Le lendemain nous sommes en route, direction Boa Vista, sous spi, fort détendus, quand soudain je me dis que nous avons quitté l'île de Sal sans faire les formalités de sortie. Nous mouillons dans une baie, et prenons le taxi pour retourner au poste de police de Palmeira. Dans la baie de Murdeira se trouve un bateau de plus de 20mètres avec un équipage charmant; Natalie et Alain ont un petit Tom qui a un mois de plus qu'Enzo. Le soir Natalie nous fait un menu de fête à bord du "Lydia", cependant que nos petits mousses s'entendent comme larrons en foire! Le lendemain matin ils viennent prendre le petit déjeuner sur le cata avant que nous levions l'ancre pour Boa Vista. "Lydia" devra patienter encore un peu dans la baie de Murdeira en attente de pièces car ils sont en avarie de barre et de moteur.Après une journée sous spi l'approche de Boa Vista est difficille car la houle déferle. Nous posons l'ancre à proximité de 3 autres plaisanciers.

Le paysage est magnifique, et pourtant c'est sans avoir mis le pied à terre qu'une décision collégiale d'aller voir plus loin est prise dès 7 heures le lendemain matin. La nuit , avec la houle qui a encore grossi, a été agitée. Un bon vent nous porte à 9 noeuds de moyenne jusqu'à Sao Nicolau. Des centaines de dauphins (nous n'en avions jamais vu autant) nous accompagnent jusqu'à la baie de Tarafal. Et là, le bonheur d'un mouillage calme!

Les paysages sont montagneux et arides sur les versants sud, alors que les versants nord sont plus verdoyants, et permettent quelques cultures. La vie s'écoule paisible à Tarafal.

Après une nuit dans l'île sauvage de Santa Luzia, et une navigation dans une mer un peu agitée, nous voilà dans la baie de Mindelo dans l'île de Sao Vicente. C'est le port le plus important des îles du Cap Vert. Ici la musique est partout présente, et malgré le vent qui souffle fort, avec Domi nous assistons à un excellent concert donné par un groupe du Mali dés notre premier soir; et hier soir encore musique au club nautique. Nous y rencontrons Bruno et tout l'équipage du Fernand qui ce soir viendront faire une diversion apéritive sue le Catafjord. La jolie serveuse du club nautique avec ses grands cheveux tressés noirs ne peut s'empêcher de caresser mes cheveux tout fins et blonds.

Aujourd'hui nous allons commencer à découvrir un peu plus l'île et le capitaine vous racontera .