lundi 31 août: ambiance particulière à bord ces derniers jours; les fringues sortent massivement des placards, certains pour partir à l'équarissage sous les ciseaux de Malou, d'autres pour prendre la direction de la valise: ce sont les élus du voyage en France dont le coup d'envoi est pour dans 3 jours. D'autres encore, repassent par la case "machine à laver" avant de rejoindre leur étagère; les étoffes peu portées ont tendance à moisir, et Malou estime qu'en les lavant de temps en temps, elle accroit leur durée de vie. L'histoire, c'est qu'ici, nous portons peu d'habits, et que nous en possédons, disons, dix fois trop....ainsi, nos équipets sont bien garnis de frusques qui moisissent tranquillement avant de devenir chiffons; on est peu de chose tout de même.

Les travaux d'entretien sont mis en stand-by, notre énérgie étant toute consacrée à la préparation du pélerinage annuel en gaule; le génois, affalé de l'enrouleur, est rentré dans son sac; le canote est mouillé sur 2 ancres à l'avant et 2 aussières à l'arrière, reliées à une chaine disposée autour d'un énorme rocher. Une partie du temps est également consacrée à rendre visite à des copains de bateaux avant de se quitter; à notre retour, nous serons certainement fort occupés à remettre notre modeste barquasse en configuration de voyage, et, tchao tout le monde dès qu'on sera prêts; déjà plus d'un mois que nous sommes ici, j'ai des fourmis dans les quilles ( et c'est pas de l'arthrose ça ).

Nous avons pris la décision d'installer 2 grands tangons à l'avant afin d'exploiter au mieux la surface du génois et de la voile d'étai d'artimon ( qui vient de passer 3 ans chez "sauve-qui-peut" et va réintégrer le bord incessamment sous peu pour prendre ses nouvelles fonctions de "génois jumeau tangonné"); les plans sont faits, mais je n'ai pas passé la commande ici, car la main-d'oeuvre est à prix européens, et nous trouverons certainement mieux à Cartagène.

Ces derniers temps, j'ai l'esprit bien occupé par la conception de notre prochain bateau;;;;; je sais, c'est un peu tôt, mais avec mon nombre limité de neurones et leur état de décrépitude avancée, il est souhaitable que j'aie mon sujet bien en tête suffisamment longtemps à l'avance; je pense donc à un cata de 16m X 7m propulsé par 2 moteurs éléctriques; l'énérgie proviendra de 3 sources distinctes: panneaux solaires, éoliennes, groupe éléctrogène. Je passe des heures sur internet à étudier le sujet; nous avons rencontré récemment un des acteurs du projet Sun21, ce cata suisse de 14m qui a traversé l'atlantique en 2007 uniquement mu par l'énérgie solaire; je viens de lire le récit de l'expédition, et les chiffres qui y sont mentionnés corroborent les infos que j'ai sur le sujet; ça sera passionnant! Je suis persuadé que, pour des gens naviguant essentiellement dans les Caraïbes ( ce qui n'est pas du tout notre cas ), il est possible de se passer même de la génératrice pour fonctionner uniquement aux énérgies douces. Bien sûr, la concrétisation n'est pas pour tout de suite; Catafjord nous convient parfaitement pour le moment, bien qu'étant un peu immense pour deux tout de même..... D'ailleurs, à ce sujet, nous avons rencontré un couple qui navigue en permanence sur un bateau encore plus grand que Catafjord; il s'agit de hollandais ( Patricia et son mari) dont l'ex-thonier reconverti en "bateau/chantier" de voyage mesure 25 mètres, et est construit en bois à bordé classique avec calfat qui fuit et tout! impressionant! Nous avons remarqué que la taille moyenne des bateaux de grand voyage a sensiblement augmenté en 25 ans, passant de 10 à 11 mètres en 1985, à plutôt 13 à 15 mètres aujourd'hui; par contre, au delà de 15 mètres c'est plutôt rare.

mercredi 2 septembre:

les valises sont prêtes, le canote est en configuration "repos", sous la garde rapprochée de Jean-claude et Monique, avec, embusqués un peu plus loin, Patricia et son mari, qui gardent un oeil dessus aussi; ça devrait bien se passer; inch allah;

dans une heure, nous quitterons le bord pour un déjeuner avec nos amis à bord de "la fée verte", et ensuite, direction l'aéroport pour nous rendre à la teuf de 4 semaines qui nous attend au pays des bretons qui boivent pas que d'l'eau.... ( et y'a des vendéens aussi, qu'ont le même style de gosier......)