Daniel nous a convaincus: la côte au vent de la Martinique mérite le détour. C'est par là que nous passerons pour nous rendre ensuite à Marie-Galante. Le temps de faire la clearance de sortie, nous quittons le cul-de-sac marin vers 10h30 pour faire route au moteur vers la côte au vent, après avoir contourné l'île par le sud. Le vent est faible, mais la mer est bien agitée. Il avait raison le bougre, c'est vrai que c'est superbe, et beaucoup moins fréquenté que la côte ouest; et pour cause: il faut piloter avec beaucoup de justesse entre les cayes ( barrières de corail ) en évitant les centaines de casiers posés comme autant de pièges à hélices par les pêcheurs locaux; ils sont très difficiles à voir à l'avance, car signalés par de simples bouteilles plastiques reliées en chapelet de 2 ou 3 par une dizaine de mètres de bout' flottant; résultat: il faut tellement être concentré à veiller ces saloperies qu'il ne reste presque plus de temps pour admirer la beauté sauvage du paysage. Malgré tout, nous parvenons au havre du Robert en début d'après-midi, et passons le reste de la journée avec Annie et Daniel, toujours d'aussi agréable compagnie.

Dimanche 18 Janvier: dès 7 heures, nous remontons l'ancre et appareillons sous un ciel sale: c'est un grain mou qui nous salue de son ambiance "crachin tiède". L'alizé s'est ragaillardi dans la nuit: 18 à 20 nds. Sitôt quitté la quiétude du Robert, nous retrouvons une mer hachée et dure. Le canote avance à 10 nds là-dedans. Tant mieux, car nous avons 83 milles à parcourir avant la nuit. Naviguant au vent de la Dominique, Marie-galante est bientôt devant les étraves, et, c'est vers 16h30 que la pelle descend dans 5 mètres d'eau devant le village de St Louis.

Lundi 19: les 22 milles qui nous séparent de Pointe-à-pître sont gentiment croqués sous génois seul, accélérant jusqu'à plus de 8 nds dans les grains, et trainaillant à la moitié de cette vitesse dans les "molles". L'après-midi est consacrée aux retrouvailles de nos babordais chéris; c'est d'abord Claire avec son bidon déjà bien arrondi ( elle est enceinte de 4 mois de son deuxième garçon); puis nous allons ensemble ceuillir notre petit ange à la crèche: quel trésor! il est de plus en plus adorable; tout intimidé de nous retrouver, il reste bouche bée pendant un moment avant de se déchainer à nous montrer son nouvel univers: sa chambre, ses jouëts, son nouveau livre de poissons etc.... puis arrive notre gros Tintin; et là, on passe aux choses sérieuses: Apéro!

Nous retrouvons avec joie, au mouillage, nos amis Serge et Bettina rencontrés l'année dernière aux Canaries, ainsi que Jean-François, notre péchou, qui se pointe en cours de semaine; bien que nous soyons aux Antilles, l'ambiance est assez "française": tout est cher, et une partie de la population est en grève..., et l'impose par la force à ceux qui n'adhèrent pas. N'étant pas tellement concernés par tout ça, nous aurions dû, logiquement, nous contenter d'un rôle d'observateurs plus ou moins guoguenards......hélas, nous n'avons plus d'essence pour le moteur du dinghy, et, il semble bien difficile de s'en procurer tant que dure la grève; aussi, les allées et venues à terre se font .....à l'aviron! excellent exercice au demeurant: environ 1 kilomètre aller et un kilomètre retour.

Claire est partie samedi en formation à Strasbourg pour une semaine; nous partageons la garde du grignou avec Tintin; Malou se régale à faire la nounou de son petit fils.....