on aurait dit comme si que St Laurent voulait pas nous laisser partir;

oui, je sais, c'est n'importe quoi, mais c'est moi qui raconte; au moment de relever l'ancre, elle ne voulait pas! incroyable quand même; ça va pas être l'ancre qui dit ce qu'on fait ; impensable de plonger dans cette eau marron avec 40 centimètres de visi, du courant, et 10 m de fond; on a mis 3/4 d'heure à relever le mouillage; la chaine s'était coincée dans des cailloux, et il a fallu ruser pour tout récupérer; bon, ensuite, on a filé doucement au moteur vers l'estuaire; ça s'est bien passé, sauf qu'un énorme orage nous a accompagné pendant presque toute la route, avec des trombes d'eau et plein d'éclairs; et pour finir, au moment de partir en mer, le pilote en panne; après 3 heures de vérifications, essais, et recherches diverses et variées, la conclusion s'impose, c'est le calculateur qui est en rade; ça ne va pas se réparer facilement....nous avons donc barré tout le temps entre le Maroni et Paramaribo; pas cool. Heureusement, au niveau météo, c'était très bien: 15 nds de vent portant.

Arrivés à Paramaribo, nous avons reçu la visite de la police maritime sur le fleuve; ils ont mis leur vedette à couple du cata, et ont procédé à leurs contrôles cependant que nous dérivions dans le courant....rien à signaler, ils ont été sympas; je leur ai offert une petite boutanche de rosé de France pour entretenir l'amitié;

nous mouillons en face du luxueux hôtel Torarica, qui nous permet de débarquer avec l'annexe à leur ponton, et de faire trempette dans leur piscine; nous profitons également, depuis notre cockpit, du concert de jazz qui est donné dans un jardin au bord du fleuve à 100m du bateau; nous observons, avec Malou, que ces établissements cossus manquent toujours cruellement de chaleur humaine; les gens s'y cotoient sans aucune connivence, ni même joie de vivre; ça nous choque un peu, après avoir rencontré tant de spontanéité et d'optimisme chez des gens plutôt démunis ( au Brésil surtout );

Confortablement installés dans notre cockpit à deviser devant un café, un remorqueur qui passe sur le fleuve fait le détour pour nous voir de près et nous saluer; c'est sympa ça! mon esprit se met à vagabonder, et, j'imagine une de nos "Abeille" se déroutant pour aller faire coucou à des plaisanciers Surinamiens mouillés en rade de St Nazaire......ouaf, ouaf, ouaf, impensable! ça serait quand même pas que les marins Français feraient la gueule à leurs homolgues Surinamais; je ne peux pas penser ça; y a vraiment aucune raison; en même temps, le cas doit pas se présenter bien souvent; depuis 5 jours que nous sommes ici, des plaisanciers Surinamiens, on n'en n'a pas vu des paquets......alors, à St Naz......

Paramaribo est une ville qui mérite le détour. Ses 250000 habitants sont du genre "tout mélangés": des hindous (émigrés après l'abolition de l'esclavage), des créoles, des javanais, des noirs marrons, des chinois, des amérindiens (3% seulement). L'architecture de la ville historique est remarquable; composé essentiellement d'édifices en bois, tout le centre ville est classé au patrimoine mondial par L'Unesco; la cathédrale St Petrus et Paulus est le plus grand batiment en bois d'Amérique du sud: ses 2 tours culminent à 49 mètres. Non loin de là, deux somptueux édifices religieux voisinnent en toute sérénité, comme pour clamer la grande tolérance de Surinamais: une synagogue et une mosquée!

Dans la ville, on se déplace à pied ou en taxi; les taxis collectifs, sorte de minibus bigarrés ne partent que quand ils sont remplis; ce qui fait qu'entre le moment de monter dedans et le départ, il peut s'écouler un certain temps....on peut aussi se rendre à d'autres endroits du fleuve en pirogue/taxi.

Pour internet, nous nous installons sous un parasol à coté de la piscine de l'hotel, et c'est wifi gratuite! super non?

Il n'y a pas de vent aujourd'hui, et la chaleur est si lourde que je n'ai trouvé le courage que d'écrire des lignes supplémentaires sur ma déjà longue "liste de choses à faire"; elle est maintenant si copieuse que ça m'épuise rien que de la regarder, c'est vous dire.....

Nous avons adopté une parade classique pour ne pas être trop anéantis par la chaleur: il faut se lever vers 6h30 du matin; ainsi on peut profiter des heures tempérées pour accomplir nombre de petites tâches et faire avancer malgré tout les bricoles dans le bateau; surtout qu'avec la panne de pilote, les journées sont un peu chargées; en contrepartie, une petite sieste est nécessaire; on n'a rien sans rien......